Plus particulièrement maintenant, il n’a jamais été aussi important de relativiser pour ne pas sombrer dans le stress ou la déprime. Face à un coronavirus qui fait peur, une planète qui s’échauffe, des gens qui deviennent fous ou irrespectueux, de nouvelles habitudes … Mais rassurez-vous tous les outils sont en nous et la situation n’est pas si désespérée, bien au contraire.
ORIGINE

Relativiser, c’est réduire le caractère absolu que l’on accorde à quelque chose en replaçant cet élément dans un ensemble, un contexte.
Relativiser, c'est avant tout prendre du recul !
La prise de recul est nécessaire pour relativiser.
Il n’est pas impossible d’être pris par le flot et l’intensité des événements, bien sûr ce n’est pas sans conséquence, mais je pense que chacun d’entre nous sait de quoi je parle.
Il faut bien avoir à l’esprit que chacun d’entre nous a une façon bien à soi de ressentir, de percevoir et de se comporter face aux circonstances de la vie.

Dédramatiser la situation !
Relativiser revient à considérer la gravité réelle de la chose qui nous gêne ou qui nous paralyse en replaçant cette gravité dans un contexte permettant de la reconsidérer plus positivement. La situation va apparaître moins grave, moins dangereuse, moins affolante que la première perception que l’on en avait.
LES NIVEAUX DE GRAVITÉ

Avez-vous parfois l’impression que tout va mal ?
En prenant le temps d’analyser objectivement la situation, les faits, parfois on s’aperçoit que ce n’est pas si grave et que cette gravité est simplement liée à notre perception des choses.
LES OBSTACLES DE LA VIE

Les Kleshas ou obstacles de la vie :
Patanjali est un grand sage yogique qui a écrit «les Yoga Sutras» qui se trouvent être le guide de notre pratique du yoga.
Dans ces Sutras, il a décrit cinq afflictions (kleshas) ou obstacles de la vie qui sont la principale cause de notre souffrance et de notre douleur.
On peut représenter ces Kleshas comme un arbre avec Avidya (ignorance) en tant que tronc de l’arbre à partir duquel poussent les branches ou Asmita (égoïsme), Raga (attachement), Dvesha (aversion ou haine) et Abihinivesah (peur de la mort).
Avidya, l’ignorance se présente sous la forme d’une mauvaise compréhension de la réalité, d’une compréhension incorrecte d’une situation qui nous amène à agir consciemment ou inconsciemment ou à percevoir d’une manière mécanique, sans pensée consciente. Cette manière d’être mécanique est née d’habitudes qui se sont formées au fil des années et elle agit comme un voile qui masque notre vue.
Avidya n’est pas facile à reconnaître dans nos vies. Quand nous voyons quelque chose correctement, nous ressentons la paix à l’intérieur. En pratiquant le Yoga, nous cessons les agitations, tensions, le voile d’avidya, nous sommes en paix.
Il y a bien sûr d’autres obstacles qui causent notre ignorance, plus facilement. À savoir l’ego (asmita), le raga (l’attachement), la dvesha (l’aversion-haine) et la peur (plus précisément la peur de la mort (abhinivesah).
Passer à travers les Kleshas, vous permettra de relativiser.
Avidya :
Avidya est probablement le plus difficile à surmonter pour trouver le contentement, car il nous montre le monde à travers une lentille très étroite et fausse, souvent considérée comme un voile.
Avec le voile d’avidya nous montre ce que nous pensons être la réalité.
Chacun de nous a une perception de ce à quoi ressemble le monde, basée de nos expériences passées, de nos attentes, de nos croyances … Nous avons créer virtuellement ce que nous pensons être la réalité qui peuvent être différentes des autres.
Affligés par avidya, nous croyons que nos pensées sont vraies, que nos perceptions sont la réalité et que ce que nous croyons individuellement est «juste». Ce manque de connaissances et de sagesse est le plus difficile à surmonter non pas parce qu’il y a tant à apprendre, mais parce qu’il y a tellement de choses à désapprendre et à abandonner.
Avidya donne naissance à tous les autres kleshas, qui provoquent la peur, la douleur et le chagrin, simplement parce que nous avons tendance à croire nos propres perceptions et schémas de pensée, plutôt que de retirer le voile et de voir la vie telle qu’elle est vraiment.
Asmita :
Asmita consiste à laisser le sens du «je – moi – mon» devenir la chose la plus importante de la vie qui apporte une énorme quantité de souffrance émotionnelle et psychologique.
L’ego était à l’origine censé être la partie de nous qui combinait notre nature et notre éducation, et prenait des décisions basées sur le raisonnement. La souffrance survient cependant, lorsque nous devenons centrés sur l’ego, et au lieu de s’étendre et de s’épanouir, notre conscience alors se rétrécit et nous devenons égoïstes.
Plus «je» est la chose la plus importante au monde, et plus l’accent est mis sur «moi», plus «je» ressens de pression, car il semble que le monde entier tourne autour de «moi». Toute perturbation ou bouleversement qui se produit est ressentie comme beaucoup plus grande qu’elle ne l’est vraiment, car avec une personne focalisée sur l’ego, son monde est beaucoup plus petit qu’une personne moins focalisée sur l’ego, avec le sentiment d’être connectée au monde extérieur, et un sentiment d’une sorte de conscience ou de vérité supérieure.
Raga et Dvesa :
Raga (attachement) et Dvesa (l’aversion) nous pousent et nous tirent dans toutes les directions, nous sommes pour toujours à la merci de ce dont nous avons besoin, que nous voulons ou aimons, et de ce que nous craignons ou détestons.
C’est une autre façon de réaliser que nous ne voyons pas la réalité pour ce qu’elle est vraiment, mais réagissons instant par instant aux goûts et dégoûts personnels que nous avons accumulés au fil du temps.
Nous sommes affligés sur le plan émotionnel. Le subconscient affecte nos comportements si profondément que nous ne réalisons même pas que nous avons certains attachements ou certaines aversions.
Avoir une aversion ou une répulsion envers quelque chose peut causer de la souffrance (elle se contracte, ne se développe pas ou ne s’épanouit pas, provoque du stress, de l’anxiété et est très consommatrice sur le plan psychologique.
Le sentiment d’attachement à une expérience agréable peut survenir instantanément – avec le goût du chocolat, l’odeur du café … Toutes ces choses créent une libération qui stimulent le cerveau à vouloir plus, et si nous continuons à en donner plus régulièrement, nous pouvons nous y attacher. En termes de relations, nous pouvons devenir attachés ou dépendants d’autres personnes si elles semblent nous donner une certaine forme de sécurité ou fournir de l’affection, et en ce qui concerne les biens matériels, nous pouvons clairement voir à quel point il est facile de s’attacher à un élément de technologie ou plateforme de médias sociaux, n’est ce pas …
Ces expériences agréables sont bonnes au départ, mais peuvent créer une forme de souffrance si nous le permettons, car une fois cette expérience agréable terminée, nous nous sentons souvent tristes à ce sujet et souhaitons que ce plaisir revienne. C’est ce qu’on appelle le «désir» et c’est une énorme cause de souffrance. Si nous ne sommes pas satisfaits, nous avons soif, et si nous obtenons ce dont nous aspirons, nous alimentons cet attachement en nous, ce qui signifie que nous ne sommes jamais vraiment dans le moment présent.
Comment surmonter l’attachement, alors?
Il ne s’agit pas d’éviter toute sorte de plaisir, mais de réaliser la nature impermanente du plaisir et de la douleur, et d’être attentif à nos pensées et à nos comportements. L’expression «écoutez votre corps» prend alors tout son sens et peut être incroyablement utile lorsqu’il s’agit d’attachement.
Les bonnes questions à ce poser sont :
Ai-je besoin de ceci ou est-ce que je le veux simplement ?
Est-ce vraiment bon pour moi ou y suis-je attaché simplement ?
Abhinivesa :
La peur ultime de mourrir est celle qui pourrait être considérée comme la racine de la peur elle-même.
En Inde, la mort n’est pas vraiment un sujet tabou, alors qu’ici en Occident, c’est généralement quelque chose que nous essayons d’éviter de parler, encore moins de l’explorer en détail.
Pourtant nous ne sommes pas notre corps, mais quelque chose de bien plus grand et de plus profond, les cultures orientales se référent régulièrement à l’âme, au Soi et au fait qu’il n’y a rien à craindre dans cette vie.
Abandonner la peur de la fin de vie rendra notre vie plus légère nous serons plus ouverts à de nouvelles expériences, plus reconnaissants de la vie, plus reconnaissants de nos proches, plus aventureux, avec moins d’attachement, moins de haine, moins de » je », moins de peur, plus d’engagement dans la vie quotidienne et la capacité d’être vraiment présent et immergé cet instant présent.
A privilégier :
- Séance de yoga ou de sport pour prendre du temps de qualité pour rester dans le moment présent tout en prenant soin de soi.
- Pranayama, les exercices respiratoires sont naturellement bénéfiques pour le recul et le bien-être et être dans le moment présent et bien sur relativiser.
- Méditation, également un excellent outil pour être dans le présent et ainsi relativiser.
- Relaxation , parfait pour relativiser tout en se reposant.
- Yin yoga offre des perspectives de lâcher prise et de yoga plus doux, permettant d'être dans l'instant présent et de relativiser.
- °°°

Mes Conseils pour relativiser

1/Faire du Yoga
Une fois que vous aurez commencé à identifier vos kleshas grâce à une pratique de yoga consciente , vous serez en mesure de définir vos meilleures intentions.
Le Yoga est essentiel pour relativiser. Le Yin yoga permet d’aller en ce sens de par son introspection dans la pratique.
Voici une séance simple à pratiquer :
- Installez-vous dans une position confortable – idéalement le dos droit
- Fermez les yeux
- Prenez conscience de votre corps, puis votre respiration, ensuite vos pensées et vos émotions
- Pratiquez un pranayama ou exercice respiratoire (par exple une respiration abdominale ou complète)
- Effectuez 3 cycles salutations au soleil
- Pratiquez une série d’asanas (debout, abdominaux, extensions, torsions, flexions et inversions)
- Terminez par une relaxation profonde

2/Méditer
La méditation est un des outils les plus efficaces, pour prendre du recul. Le fait de prendre du recul sur les situations permet de relativiser, voir la vie sous un autre angle.
La méditation permet de se reconnecter au présent et donc d’accepter ce qui est tel que c’est.
Méditation simple :
- Installez-vous dans une position confortable – idéalement le dos droit
- Fermez les yeux
- Prenez conscience de votre respiration
- Observer son amplitude, son rythme sans jugement
- Si des pensées viennent s’inviter à votre méditation, ramener votre attention sur l’observation de la respiration
- Rester quelques minutes ainsi à observer votre respiration (essayer de tenir 5 minutes puis allonger le temps lorsque vous serez à l’aise)
- Inspirez profondément et étirez vos bras au-dessus de votre tête
- Ouvrez les yeux et reprenez conscience de votre environnement

3/Respirer
Respirer est parfait également pour rester dans le moment présent et ainsi relativiser.
Les Pranayama, en particulier Nadi Shodhana , peut libérer les émotions réprimées (Kleshas ).
Voici une séance de Nadi shodana simple à pratiquer :est
- Installez-vous dans une position assise confortable
- Fermez les yeux
- Prenez conscience de votre corps, puis votre respiration, ensuite vos pensées et vos émotions
- Détendez-vous profondément
- Inspirez et expirez plusieurs fois par les 2 narines
- Fermer la narine droite avec l’annulaire
- Expirer par la narine gauche
- Inspirer par la narine gauche
- Fermer la narine gauche avec le pouce
- Expirer par la narine droite
- Inspirer par la narine droite
- Continuer ainsi de suite 5 à 10 fois
- Reprenez conscience de votre corps, puis votre respiration, ensuite vos pensées et vos émotions
- Ouvrez les yeux
- Reprenez contact avec votre environnement

4/Se Relaxer
Les techniques de relaxation, de sophrologie ou même un yoga nidra vous permettront de prendre du recul et surtout de meilleures décisions.
Voici une séance de Relaxation rapide et simple à pratiquer :
- Fermez les yeux
- Inspirez profondément
- Retenez votre souffle, poumons pleins
- Tendez tous vos muscles, du bout des pieds jusqu’au sommet de la tête (peu importe si vous faites une grimace, cela fait partie de la thérapie)
- Expirer avec force et relâcher la tension sur vos muscles
- Prenez un moment pour ressentir ce qui se passe dans votre corps ici et maintenant
- Recommencez 2 fois le processus

5/Les mudras
Les mudras ont toutes leurs particularités et peuvent vous aider sur les plans de votre être.
Nous avons vu précédemment Kaleshvara mudra très efficace dans la gestion du temps.
En pratiquant cette mudra régulièrement, vous vous recentrerez sur vous-même et pourrez avoir ce recul nécessaire pour relativiser les évènements.
Voici les étapes simples pour pratiquer cette mudra :
- Installez-vous dans une position assise confortable – idéalement le dos droit
- Fermez les yeux
- Prenez conscience de votre respiration
- Amener vos mains en prière en anjeli mudra
- Le bout des majeurs se touche, mais pas les autres doigts qui se soulèvent
- Rentrer les index vers l’intérieur de la main et faites se toucher le dos des 2 premières phalanges des index
- Rentrer les annulaires et les auriculaires vers l’intérieur de la main et faites se toucher le dos des 2 premières phalanges des annulaires et auriculaires
- Le bout des pouces se touche pointant vers le bas pour former comme le pointe un coeur
- Eloignez vos mains du coeur en laissant un espace
- Relaxer vos épaules vers l’arrière et vers le bas
- Détendez votre dos
- Observer ce qui se passe en vous

Autres infos glanées sur le net
- Bien Etre - Savoir relativiser (psychologies.com)
- Ayurveda - Ayurveda et immunité (envie de zen)
- Fleurs de Bach - J'ai envie de changer d'état d'esprit (Les fleurs de Bach)
- Yoga - Vivre avec ses limites et s'en libérer (yoga sainte maxime)
- Mudras - Mudras pour les petits et gros changements de votre vie ( Yoga satya)
- Méditation - Devenez ce en quoi vous croyez (Deepak Chopra)
==> Les informations mentionnées dans cet article sont informatives et ne peuvent en aucun cas remplacer l’avis d’un médecin ou thérapeute en médecine ayurvédique.